Orphée
Amant malheureux, musicien et poète audacieux, grand-prêtre d'un culte mystérieux: Orphée est la personnification de la volonté humaine de percer l'obscurité qui l'entoure par l'amour, la musique et la spéculation mystique. Le rôle d'Orphée fut écrit à l'origine pour Gaetano Guadagni, un castrat (un homme ayant subi une castration pendant son enfance afin de conserver la voix claire et aigüe des jeunes garçons).
La première version française de l'opéra, réalisée par Gluck pour la production à Paris, mit en scène un haute-contre (une voix masculine aussi très haute et légère, mais sans intervention chirurgicale).
La coutume barbare de castrer les petits garçons pour cultiver leur voix est heureusement finie. Mais qui chantera alors tous ces rôles masculins d'opéra, écrits pour des castrats ? La solution la plus fréquente est de demander à une mezzo-soprano (voix de femme entre l'aigu et le grave dont la voix et le ton coïncident à peu près avec ceux des castrats) de chanter ces rôles en travesti. Lorsque Hector Berlioz adapta l'opéra en 1856, il le fit à la demande d'une célèbre chanteuse de l'époque, Pauline Viardot qui participa activement au travail d'édition et qui fut la star de la résurrection de l'opéra de Gluck. Dans notre spectacle, le rôle d’Orphée est chanté par Catherine Pillonel Bacchetta, alto. |